Mercredi 28 février 2007 à 0:56

« Tous ce que je ressentais, c'était la faim.
Une faim terrible, que j'aurais pu appeler manque, besoin, impuissance, frustration,
vide, et qui m'obsédait, me rongeait, m'engloutirait bientôt.
Qui gâchait mes journées, qui pourrissait mes nuits,
me tenant éveillée de longues heures maudites, de longues heures de tortures
où j'aurais pu trouver un peu de répit,
qui décolorait l'aube et le ciel, plombait les musiques les plus gaies,
changeaient les airs de danse en marches funèbres,
les films comiques en tragédies grecques, la nature en désert et mes rêves en poussière.
C'était comme une fièvre, une mauvaise défonce, une crise de manque,

cette faim impossible à assouvir dont j'étais possédée. »

http://bless-y0u.cowblog.fr/images/1/4000544.jpgBubble gum
Pix *

Mardi 27 février 2007 à 19:18

« On se réveille dans l'obscurité sans
plus rien savoir.
Où est-on, que se passe-t-il?
L'espace d'un instant, on a tout oublié.
On ignore si l'on est enfant ou adulte,
homme ou femme,
coupable ou innocent.
Ces ténèbres sont-elles celles
de la nuit ou d'un cachot?



On sait seulement ceci,
avec d'autant plus d'acuité que c'est le
seul bagage:
on est vivant. On ne l'a jamais tant
été: on n'est que vivant.
En quoi consiste la vie en cette
fraction de seconde où
l'on a le rare privilège de ne pas avoir
d'identité?
En ceci: on a peur.


Durant ce laps de pure angoisse, on ne se
rappelle même pas qu'au sortir du sommeil
peuvent
se produire
de tels phénomènes. On se lève,
on cherche la porte, on est perdu comme à l'hôtel.



Et puis les souvenirs réintègrent le corps en un éclair
et lui rendent ce qui lui tient lieu d'âme.
On est rassuré et déçu:
on est donc cela, on n'est donc que cela.


Tu crois que tu t'appelles machin,
que ton métier consiste à faire ci ou ça mais,
au réveil, rien de cela n'existait.
C'est peut-être que cela n'existe pas.


Je décidais alors de tuer mes sensations. Il
me suffit de trouver le commutateur intérieur
et
de basculer dans le monde du ni-chaud-ni-froid.
Ce fut
un suicide sensoriel,
le commencement d'une nouvelle existence.
Dès lors, je n'eus plus mal. Je n'eus plus rien. La chape
de plomb qui bloquait ma respiration disparut.
Le
reste aussi.
J'habitais une sorte de néant.
Pour
le reste, ça ne m'allait pas.
La vie était devenue la mort. »

http://bless-y0u.cowblog.fr/images/Darksidebyfotolympus.jpg
Journal d'Hirondelle
Pix *

Lundi 26 février 2007 à 13:49

« Et puis qu'est-ce que ça veut dire heureuse?
C'est le nouveau mot à la mode, ça... Heureuse! Heureuse!
Si tu crois qu'on est sur cette terre pour batifoler et cueillir des
coquelicots, tu es bien naïve, ma fille... »

http://bless-y0u.cowblog.fr/images/1/4347716.jpgEnsemble c'est tout
Pix *

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast